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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/187

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Ils ne manqueront pas de vous accabler de questions sur vos projets dès qu’ils les connaîtront ; tenez-vous sur vos gardes. Répondez à peu de demandes, et toujours avec modestie.

Ils vous diront : — Est-ce pendant le jour ou pendant la nuit que tu chasses le lion ?

Vous répondrez : — Le jour et la nuit.

— Seul, ou accompagné ?

— Seul.

Vous leur direz alors :

— Je viens de France pour chasser le lion, parce qu’il vous fait beaucoup de mal, et que le tuer, c’est faire le bien ; et puis, parce que, dans la chasse au lion, il y a toujours danger de mort, et que nous autres Français nous aimons à affronter la mort pour faire le bien.

Puis un jeune homme à l’air candide et innocent vous dira finement :

— Mais, si tu rencontres, la nuit, dans la montagne, un homme ou plusieurs hommes, tireras-tu sur eux ?

Hâtez-vous de lui dire bien haut, pour que tous l’entendent.

— Que m’importe à moi que ces hommes aillent la nuit à travers bois, leurs affaires ne me regardent pas, je n’en veux qu’aux lions. Dès que je les apercevrai ou les entendrai, je leur dirai : Passez au large ; et, s’ils n’ont