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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/218

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Une heure après nos trois assassins ronflent comme des bienheureux sous leurs tentes.

Le lendemain, l’enfant est proclamé homme, et a voix délibérative dans les conseils. Ses camarades lui parlent avec déférence, et quelque jolie fille le récompensera de sa belle action.

L’homme qui a reçu une pareille éducation est nécessairement courageux, et courageux la nuit.

Eh bien ! parmi tous ceux qui vous entourent, il y en a vingt qui présenteront leur tête au yatagan sans aucune émotion ; mais vous n’en trouverez pas un qui soit assez courageux pour attaquer franchement cet ennemi qui leur fait tant de mal.

D’où vient ce respect de l’Arabe pour le lion ? Il vient des nombreux exemples que celui-ci a donnés de sa force et de son courage. Il y a eu bien des luttes, bien des combats ; toujours le lion a été le plus fort, et, quand il a succombé au nombre, la victoire a coûté trop cher.

Voyez combien elle est belle, votre mission, à vous Européens, à vous Français, dont les pareils sont tenus en médiocre estime par les Arabes !

Si vous faites le bien en donnant aux pau-