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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/237

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tente, je suivais tous ses mouvements, prêt à faire feu en temps opportun ; deux fois il feignit de bondir sur l’appât en se rasant à la manière du chat.

Je pensai que la corde qui retenait la chèvre l’inquiétait, et je compris qu’il se défiait d’un piège, lorsque je le vis aller et venir avec agitation sur le bord de la clairière et me montrer les dents quand il s’arrêtait.

Le jeu devenait trop sérieux ; il était temps d’en finir. Profitant du moment où il se présentait de flanc, à douze pas et sur le bord du ravin, je le frappai d’une première balle en pleine épaule, et, immédiatement après, pendant qu’il se tordait en rugissant, d’une seconde au défaut de l’épaule.

Percé d’outre en outre par ces deux balles à pointe d’acier, l’animal roula comme une avalanche au fond du ravin.

Pendant que je rechargeais ma carabine, mes hommes étaient accourus : je me portai avec eux sur la place où j’avais tiré le lion, et nous trouvâmes, au milieu de beaucoup de sang, les empreintes des griffes de l’animal, lorsque après avoir été frappé il avait cherché à remonter l’escarpement du ravin.

Mes hommes, persuadés que le lion était mort, s’étaient portés sur les hauteurs voisines