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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/250

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rais plus rien quand la lionne serait là à quelques pas de moi.

Il n’y avait pas à hésiter un seul instant ; je me levai aussitôt et marchai droit sur elle en faisant le moins de bruit possible et prêt à faire feu.

Après m’être avancé de cinq ou six pas en sondant des yeux l’épaisseur du bois, j’aperçus la moitié de son corps entre deux arbres.

Elle était debout et immobile, écoutant sans doute un bruit qu’elle ne s’expliquait pas.

La tête m’était cachée jusque près de l’épaule, dont il me semblait distinguer assez bien le défaut.

Le cœur était là. Je tirai tant bien que mal et un peu au juger au défaut de l’épaule.

J’eus beau me baisser aussitôt pour voir sous la fumée l’effet de ma balle et en envoyer une seconde, je ne vis rien.

Cependant un rugissement de bon augure avait répondu à mon coup de feu, et mon oreille exercée avait jugé l’animal mortellement atteint.

En effet, la lionne, que j’avais pu voir tant qu’elle était restée debout, m’était cachée par la hauteur des arbres maintenant qu’elle était couchée, et je l’entendais rugir et se débattre à la même place ; donc elle était grièvement blessée.