Aller au contenu

Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 253 —

tombait c’était toujours du côté gauche, et que l’os de l’épaule traçait un sillon dans la terre toutes les fois qu’elle tombait.

Je jugeai que ma balle, entrant au défaut de l’épaule droite, avait traversé la poitrine obliquement, et qu’elle était sortie par l’épaule gauche en la brisant.

La lionne, morte ou vive, ne pouvait être loin : il était temps de se mettre en garde, et il ne fallait jamais perdre les traces de sang, de manière à l’avoir toujours devant et au dessous de moi.

À cet effet, toutes les fois que j’arrivais près d’un buisson propre à la cacher à mes yeux, je faisais lancer des pierres par mon spahi, afin de l’attirer ou la faire rugir si elle s’y trouvait. Cette manœuvre réussit parfaitement.

Je venais de traverser une clairière où la lionne était restée longtemps couchée, à en juger par le sang qu’elle y avait laissé, et j’arrivais sur la lisière d’un bois : très-épais en suivant ses traces, lorsque mon spahi lança une pierre à quelques pas devant moi.

Le même rugissement que j’avais entendu quelques jours auparavant en suivant le lion blessé se fit entendre sous bois et près de la clairière.