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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/256

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leva en me montrant toutes ses dents et essaya de venir à moi ; mais ce fut son dernier effort, car elle roula sur place en poussant un long rugissement de douleur auquel répondit un hourra formidable.

La lionne n’ayant reçu le coup de grâce que lorsque les femmes furent arrivées, elles furent les premières à la contempler, à lui prodiguer mille injures et à braver ses griffes et ses dents désormais inoffensives.

Comme la curiosité de ces dames menaçait de me tenir là jusqu’au soir, je les engageai à prendre les devants et leur promis qu’elles pourraient venir revoir la lionne et choisir leurs morceaux devant ma tente, où j’allais la faire porter.

Au moyen d’un brancard fait avec des fusils et des branches d’arbres, l’animal put arriver à Ourtèn, où, sa dépouille enlevée, je l’abandonnai aux Arabes. Le lendemain je quittais le pays au grand regret de ses habitants, auxquels je promettais une visite en automne, et deux jours après j’arrivais à Constantine, bien fatigués par les émotions de cette campagne.

Le 16 août, je reçus, par un mot du caïd de Krenchela, la nouvelle de la mort du malheureux Amar-ben-Sigha.

Je me résume. S’il vous arrive jamais de