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Bientôt il saisit avec empressement l’occasion de se rapprocher de l’ennemi, en se faisant inscrire au nombre des hommes de bonne volonté, destinés à former l’escadron militant de Guelma.

C’est un poste avancé qui couvre le versant septentrional des chaînes inférieures de l’Atlas.

Gérard parlait fort bien l’arabe. Il s’était familiarisé avec les mœurs des indigènes.

Tout à coup, il apprend qu’un vieux lion, descendu de la montagne, porte le ravage et la désolation dans le pays des Archioua, situé à vingt-quatre kilomètres du camp français.

À six lieues à la ronde, les peuplades bédouines fuient épouvantées.

Gérard s’exalte et prend la résolution de combattre le monstre.

Il va trouver le capitaine Durand qui commande l’escadron. Ce chef a pour son caractère et pour son mérite la plus haute estime. La requête audacieuse de son brigadier, qui lui demande à se porter à la rencontre du lion, pour le combattre, ne lui cause aucune surprise ; mais il tremble de le laisser partir et hasarde quelques observations dictées par la prudence.

— C’est une occasion de montrer aux Arabes ce que nous sommes, dit tranquillement Gérard.

— Va donc ! répond le capitaine, en secouant la tête, et que le ciel te protége !

— Merci, le souhait me portera bonheur, dit le courageux brigadier.