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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/38

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portuns, on voit arriver modestement à pied une cinquantaine d’hommes, dont les défroques réunies ne valent pas la livrée d’un valet de limier.

Chacun d’eux porte un fusil sur l’épaule, un pistolet et un yatagan à la ceinture, et vient prendre place autour du feu.

Une douzaine de chiens, au poil long et rade, à la physionomie rébarbative, rôdent autour des chasseurs, et passent leur temps à s’entre déchirer sans que leurs maîtres fassent rien pour les empêcher.

J’ai vu, dans une de ces réunions, un chien étranglé et dévoré par les autres, sans qu’un seul des Arabes présents ait daigné quitter la place qu’il occupait à l’assemblée ; il est vrai que c’était au moment du rapport et que les quêteurs avaient eu connaissance de deux lions mâles et adultes.

L’arrivée des hommes qui ont été chargés de faire le bois est d’un intérêt saisissant.

En effet, il ne s’agit pas ici d’un loup, d’un cerf ou d’un sanglier, pauvres bêtes dont on a raison avec une balle depuis que les veneurs ont fait place aux sportsmen et le couteau de chasse à la carabine.

On aura affaire à un animal qui porte en lui la force de quarante hommes, armé de