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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/72

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rent sans bruit et montent sur les pins ou les chênes dont les trois montagnes désignés sont couvertes.

Tout le monde étant à son poste, on commence à hurler de toutes parts, et, si le lion ne se montre pas on brûle alors quelques cartouches.

L’animal, accoutumé à avoir affaire à des hommes et non à des écureuils, jugeant par les cris qu’il a entendus autour de lui que les Arabes sont divisés, quitte doucement son repaire, et se dirige, l’œil aux aguets, l’oreille base et frémissante, la queue tendue, vers certain braillard qu’il croit surprendre isolé du reste de la bande.

Tout à coup, il entend là, tout près de lui, le bruit que fait ordinairement un fusil qui rate ; sans faire un pas de plus, il se couche sur le ventre et sonde de son regard perçant chaque broussaille, chaque pierre susceptible de cacher un homme.

Au même instant, sa vue est obscurcie par un nuage de fumée, ses oreilles sont assourdies par des détonations et des cris qui se succèdent ; son corps frisonne, bondit et se tord, comme celui d’un serpent, sous les balles qui percent.

Tandis qu’il se heurte avec fureur contre les