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Page:Gérin-Lajoie - Jean Rivard, économiste, 1876.djvu/197

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JEAN RIVARD

entretenant les rosiers et les fleurs des plate-bandes, sarclant ou nettoyant les allées.

La table de Jean Rivard était, d’un bout de l’année à l’autre chargée des légumes récoltés par Louise, et ce qu’elle en vendait formait encore un item important de son livre de recettes.

Si on ajoute à tout cela les soins incessants que Louise donnait à ses enfants, dont le nombre s’accroissait tous les deux ans, le temps qu’elle employait à la confection de leur linge et de leurs petits vêtements, ainsi qu’à l’entretien du linge de ménage ; si on se rappelle que c’est elle qui façonnait de ses mains tous ces articles de toilette, on avouera que sa part dans l’exploitation de Jean Rivard n’était pas sans importance, et qu’elle pouvait se féliciter (ce qui d’ailleurs devrait être l’ambition de toute femme), d’être, dans sa sphère, aussi utile, aussi accomplie que son mari l’était dans la sienne.


V

une paroisse comme on en voit peu.


Je dirai en quelques pages les impressions qui me sont restées de ma rapide mais intéressante excursion à travers la campagne de Rivardville.

Toute la paroisse me sembla un immense jardin. Le chemin du Roi, entretenu comme une route macadamisée, était presque d’un bout à l’autre bordé d’arbres majestueux projetant leurs rameaux jusque sur la tête des voyageurs. Point de poussière, point de soleil brûlant ; mais une douce fraîcheur se répandait partout dans l’atmosphère que nous traversions.