Page:G.A. Mann - La Volonté et la Fortune.djvu/16

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puis faire de lui une partie de moi-même, je ne puis, dans la position qui lui permettrait d’atteindre la fortune et la richesse, l’aider parce que je ne puis pas me confier à lui, parce que je le crains.

Souvent, très souvent, l’on se retire de quelqu’un dont le manque de franchise nous a inspiré la crainte, nous pouvons nous servir encore du talent de cet homme, mais nous nous en servons comme d’un instrument dont nous ne pouvons nous passer ; nous ne faisons jamais de lui un autre nous-même, nous ne l’aidons jamais à voyager sur le train rapide du succès dont la vitesse est augmentée de notre bon vouloir à nous, cet homme est comme la locomotive ancien modèle qui jette ses plaintifs poufs, poufs, et qui, si elle peut faire un service en plaine, ne saurait traîner après elle un attelage de wagons, ni même atteindre seule le sommet de la colline. L’image que je viens de vous présenter est l’image vraie de l’homme vrai, de l’homme sans franchise et de l’homme sans loyauté ; la loyauté, qui est une des vertus