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Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/153

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DEUXIÈME PARTIE
LE FALOT DU PONT D’HORNOS.


CHAPITRE PREMIER

LE CURÉ DE CARACUARO.


Plus d’un an après sa première explosion, c’est-à-dire à la fin de l’année 1811, il en était de l’insurrection mexicaine comme d’un de ces incendies qui éclatent tout à coup au milieu des immenses savanes, ou des vastes forêts d’Amérique, et dont la main de l’homme est parvenue à isoler le foyer. En vain les flammes jaillissent de tous côtés et cherchent un aliment à dévorer, le vide s’étend autour d’elles ; bientôt le craquement des grands arbres ou le pétillement des hautes herbes cesse de se faire entendre, et tout s’abîme sous un nuage de fumée qui s’élève d’un monceau de cendres noires.

Telle avait été l’insurrection suscitée par le prêtre Hidalgo. Du petit bourg de Dolorès, elle s’était propagée avec rapidité d’un bout à l’autre du royaume de la Nouvelle-Espagne ; mais bientôt les chefs, Hidalgo lui-même en tête, avaient été pris et fusillés. Graduellement resserrée par les armes espagnoles et par les efforts du général don Félix Calleja, elle se trouvait concentrée sur un seul point, la place de Zitacuaro, où commandait