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Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/155

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la persévérance qui le caractérisait, finit par mettre son projet à exécution.

Après avoir vendu ses mules, il se consacra tout entier, dans un collège de Valladolid, aux études rigoureusement indispensables pour atteindre le but de son ambition, c’est-à-dire quelque teinture de latin et de théologie. Quand il eut acquis ce degré d’instruction, on lui conféra les ordres ; mais Valladolid était encore un trop vaste théâtre pour le nouveau prêtre, et il se retira dans le village d’Urnapam, où il subsista péniblement à l’aide de quelques leçons de latin qu’il donnait. Sur ces entrefaites, la cure du village de Caracuaro vint à se trouver vacante.

Caracuaro était un village aussi malsain que pauvre ; personne ne voulait d’une semblable résidence, et cependant Morelos ne l’obtint pas sans difficulté.

Ce fut dans cet exil qu’il vécut pauvre et ignoré jusqu’au moment où nous n’avons fait que l’entrevoir à l’hacienda de las Palmas.

Sous prétexte de rendre visite à l’évêque de Oajaca, mais en réalité pour fomenter l’insurrection, Morelos avait été dans la province lointaine de ce nom, et il venait de la quitter pour aller solliciter, auprès d’Hidalgo, la place de chapelain de son armée, quand nous l’avons vu prendre congé de don Mariano Silva.

Le capitaine Castaños nous a déjà fait connaître le résultat de sa démarche, dans le chapitre qui sert d’introduction à ce récit, dont le théâtre se trouve transporté, de la province de Oajaca, dans celle d’Acapulco, sur les bords de l’océan Pacifique. Quinze mois séparent aussi les derniers événements que nous avons racontés de ceux qui vont suivre ; mais les lacunes laissées entre la première et la seconde partie se trouveront petit à petit comblées.

Dans les premiers jours de janvier 1812, quinze mois après que l’officier des dragons de la reine, le capitaine