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Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/161

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pont d’Hornos le falot dont la lumière est le signal convenu de l’approche de nos troupes. »

Le château fort d’Acapulco est situé sur le bord de la mer, à quelque distance de la ville.

Des précipices profonds, à la base desquels on entend gronder l’Océan, s’ouvrent autour de la forteresse. L’un de ces voladeros[1], à la droite de la citadelle, s’appelle le voladero de los Hornos ; un pont étroit, le pont d’Hornos, joint les deux bords du précipice.

Dès le matin, pendant que le camp, mis sur pied à l’improviste par ordre du général, était encore dans la confusion du réveil et qu’un fort détachement prenait les armes, sans que les soldats qui le composaient sussent où on allait les conduire, le capitaine Lantejas et Costal prirent le chemin de la mer. Il y avait encore au moins deux heures à attendre le lever du soleil, et c’était plus qu’il ne fallait pour exécuter le coup de main concerté à l’avance.

La nuit était sombre ; le fort et la ville semblaient ensevelis dans le plus profond sommeil, à en juger par le silence qui permettait d’entendre au loin le murmure sourd de la mer sur la grève.

Les deux hommes longèrent avec précaution les murailles noircies du fort, puis, après un quart d’heure de marche environ, ils commencèrent à gravir les hauteurs en s’éloignant de la plage. Costal marchait devant don Cornelio, et ce ne fut pas sans peine, ni sans danger de rouler des flancs du précipice dans la mer, qu’ils atteignirent enfin le pont d’Hornos.

L’Indien battit le briquet et alluma une torche de résine qu’il enferma dans un falot ; puis il le suspendit, la lumière tournée vers le fort, à un poteau qui se trouvait au milieu du pont : c’était, on l’a dit, le signal convenu avec l’artilleur galicien. Comme leur rôle se bor-

  1. Précipices.