Aller au contenu

Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

heure environ, Costal était de retour et lui fit connaître en substance le résultat de son exploration, dont il allait communiquer les détails à Galeana.

Suivant le rapport de l’Indien, la garnison espagnole, qu’il supposait être d’environ deux cents hommes, était retranchée dans une espèce de fortin de terre à la pointe méridionale de l’île, à une portée de canon du camp mexicain. Deux pièces de campagne la défendaient, et, dans une petite anse, la goëlette dont le feu avait brisé l’avant du canot était à l’ancre à quelque distance du frontin.

Galeana savait maintenant où était l’ennemi ; il connaissait sa force et ses moyens de défense. Le crépuscule commençait à paraître. Don Hermenegildo fit silencieusement former les rangs à sa troupe, et, dans une petite éminence qui se trouvait tout près, il se fit apporter les fusées des signaux.

« Muchachos, dit-il alors à demi-voix, un point que nous attaquons est toujours pris ; nous sommes au moment de charger l’ennemi, nous avons les pieds dans l’île. Nous pouvons donc annoncer au général en chef, que l’île est prise et que l’ennemi est mis en déroute. »

Sans attendre une réponse, le mariscal approcha son cigare allumé de la première fusée qu’on lui présenta. La fusée s’éleva en sifflant et décrivit sur le ciel sombre une ellipse d’un rouge vif ; une seconde lui succéda en traçant une courbe blanchâtre ; une troisième s’élança en laissant après elle une longue traînée d’un vert éblouissant.

« Rouge, blanc et vert, c’est le drapeau mexicain, reprit Galeana ; c’est le signal convenu avec votre bien-aimé général pour lui annoncer la prise de l’île. On sait à présent la nouvelle au camp, et nous ne pourrions plus la démentir. En avant ! »

Galeana s’élança aussitôt, et d’un seul bond se mit à la tête de ses gens, qui s’élancèrent à leur tour au pas