Aller au contenu

Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’aide du brick rendaient l’entreprise plus téméraire encore.

On tint néanmoins conseil aussi rapidement que le permettaient les circonstances.

« Capitaine Lantejas, quel est votre, avis ? demanda le mariscal.

— Si là témérité est souvent une cause de victoire, répondit le capitaine avec quelque hésitation…

— Bien ! votre avis est d’attaquer, je le sais, s’écria Galeana en interrompant don Cornelio, qui, n’osant pas démentir le mariscal, fit un signe de tête affirmatif. Et vous, don Amador ? demanda-t-il à un second officier.

— Je suis d’avis que la plus vulgaire prudence conseille la retraite, » répondit don Amador.

Galeana fronça le sourcil.

« Votre avis, capitaine Salas ? reprit-il.

— Battre en retraite, s’écria Salas, c’est-à-dire fuir ! Que penserait notre général, qui s’étonne sans doute que nous délibérions quand des hommes de cœur ne sauraient qu’agir ? Attaquons. »

De nombreux vivat accueillirent les paroles de Salas.

« Mon avis compte pour deux, dit le mariscal. Attaquons donc ; nous sommes quatre sur six. En avant, et vive Morelos ! »

Le mariscal tranchait souvent avec aussi peu de cérémonie les questions de ce genre, et personne ne songea à protester contre sa décision. Les barques ennemies s’avançaient d’ailleurs si rapidement, que leur réunion au brick rendait désormais le combat inévitable, en supposant même que les Mexicains eussent eu l’idée de le fuir.

« Attention, , messieurs ! s’écria Galeana ; présentez la proue, et dispersons-nous. Le brick s’apprête à nous lancer une volée de canons. »

Le San-Carlos présentait en effet le flanc ; un nuage de fumée s’élança de ses sabords, une forte détonation