Aller au contenu

Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un violent combat se livrait chez lui entre des sentiments contraires et d’une puissance presque égale. Qu’il persistât ou qu’il faiblît, c’était un sacrilège qu’il lui semblait commettre ; et cependant, la voix du devoir et celle de la passion parlaient aussi haut l’une que l’autre au fond de son cœur. Laquelle des deux allait être écoutée ?

La lutte, aussi longue que violente entre ces deux antagonistes, n’était pas encore terminée quand le détachement arriva. Quoi qu’il en pût advenir, don Rafael ne pouvait désormais reculer. Le devoir cette fois encore l’emporta.

L’officier tira son épée, se mit à la tête du détachement, et, sur un signe de lui, le clairon sonna la marche et apprit aux habitants de l’hacienda qu’un corps de cavalerie franchissait la chaîne des collines.

Quelques minutes plus tard, le détachement se mit en rangs devant l’esplanade : un cavalier s’avança, sonna de nouveau du clairon, et, au nom du capitaine de l’armée royale, don Rafael Tres-Villas somma don Mariano Silva d’avoir à livrer, morts ou vifs, deux bandits insurgés, Arroyo et Bocardo.

Cette sommation faite, don Rafael, immobile sur sa selle, mais le front pâle et le cœur bondissant, attendit la réponse de don Mariano à sa demande.

Le plus profond silence y répondit seul.



CHAPITRE VIII

OÙ L’AMOUR EST PLUS FORT QUE LE DEVOIR.


Outre les conséquences de sa résolution déjà prévues par le capitaine Tres-Villas, d’en était une à laquelle il n’avait pas pu songer.