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Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/357

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spectacle bruyant, autant il était silencieux et désert ce soir-là.

Il n’y restait plus de trace du campement d’Arroyo que les débris de ballots qui jonchaient le sol labouré par les pieds des chevaux, sur le côté du fleuve où don Cornelio se trouvait avec ses deux compagnons.

« Si j’ai bien su démêler la vérité dans les paroles du coquin qui trouvait votre dolman à son goût, dit Costal, nous sommes sur le chemin qui doit nous conduire vers l’homme que nous cherchons, et il doit être avec sa bande dans l’hacienda de San Carlos, quoique le drôle en question eût l’air de chercher à en faire un mystère.

— Et si l’hacienda de San Carlos se trouve être occupée par une garnison espagnole ? objecta le capitaine.

— Passons d’abord le gué ; puis, tandis que vous m’attendrez avec Clara, j’irai pousser une reconnaissance plus loin. ».

Cette proposition de Costal fut agréée. Les trois cavaliers traversèrent le fleuve, et l’Indien se disposa à s’éloigner.

« Soyez prudent, Costal, dit le capitaine ; le danger nous entoure de tous côtés !

— Costal et moi, je ne dis pas ; mais le capitaine n’a plus rien à craindre, maintenant qu’on lui a coupé la tête, » ajouta le nègre.

Costal partit au grand trot, et le capitaine et Clara restèrent seuls.

Des pas de chevaux dans l’eau du fleuve ne tardèrent pas à se faire entendre derrière eux, et deux cavaliers les eurent bientôt rejoints. L’un d’eux portait un volumineux paquet dans de grandes alforjas en toile attachées sur la croupe de son cheval. Une brève salutation fut échangée avec les cavaliers, qui passèrent outre, quand le capitaine, se ravisant dans l’espoir d’obtenir d’eux quelques renseignements :