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Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/396

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cial, une troupe de cent combattants, dont la moitié environ se composait d’infanterie.

Toutefois, pour rattraper le temps perdu, chaque cavalier portait un fantassin en croupe.

Au signal donné, les deux battants de la porte crièrent sur leurs gonds, et l’on se mit en marche au grand trot et en silence.

Une dizaine d’éclaireurs précédaient le gros des cavaliers ; puis à leur tête, s’avançaient le colonel et le lieutenant Veraegui, et, chemin faisant, le Catalan rendait brièvement compte à son commandant de ce qui s’était passé pendant son absence. Absorbé dans ses pensées, don Rafael ne lui prêtait qu’une attention distraite, et, quand le lieutenant eut fini, il écouta à son tour les ordres du colonel.

Ce fut ainsi qu’on parvint jusqu’au gué de l’Ostuta, qui fut franchi rapidement. Quelques pas au delà du fleuve, on fit halte pour donner à l’arrière-garde le temps de rejoindre la tête de la colonne.

De ce moment, la marche fut reprise avec plus de précaution, et don Rafael donna l’ordre qu’on lui amenât le domestique de don Fernando. Quand le cavalier qui le portait en croupe se fut approché du colonel :

« Vous qui connaissez les lieux mieux que personne, dit don Rafael, pouvez-vous nous mener par quelque chemin détourné, et, s’il en existe un, est-il praticable au canon que nous apportons ? vous sentez que c’est important. »

Le domestique assura qu’il se faisait fort de conduire, par une route de traverse, toute la troupe jusque près de l’hacienda, sans qu’on pût soupçonner son approche ; mais que la pièce d’artillerie ne pouvait y rouler facilement sur son affût.

« Prenez donc les devants avec les éclaireurs, continua le colonel ; autant que possible, il faut tâcher de