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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/151

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vous n’avez pu retrouver, mais vous savez au moins son nom ?

— Ah c’est un nom qui semble inspirer à vos confrère une bien vive sympathie, car aucun n’ose se charger des poursuites.

— Voyons donc ce nom terrible. Je suis curieux de savoir s’il produira le même effet sur moi.

— Je vous le dirai tout bas. Mon débiteur se nomme don Dionisio Peralta.

Le licencié ne sourcilla pas.

— Et combien vous doit-il ?

— Quatorze cents piastres.

– Tenez, me dit après un moment de silence don Tadeo, nous allons monter sur la terrasse de cette maison, et là nous causerons plus à l’aise ; mais, avant tout, permettez-moi de dépêcher ces deux drôles qui attendent leur tour. L’intérêt même de votre créance exige que je ne reprenne avec vous cet entretien qu’après avoir recueilli quelques renseignements indispensables parmi les habitués de ce tripot. Tout ce que je vous demande, c’est de ne manifester aucune surprise, si vous voyez ou entendez des choses que vous ne comprenez pas.

Je serrai la main du licencié, et nous nous levâmes pour nous rapprocher du groupe des joueurs, qui s’était considérablement accru depuis que nous causions à l’écart. Une double haie de curieux en-