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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/175

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nombreux d’habitants, venus là pour prendre part aux largesses qui étaient le complément obligé de toute cérémonie d’investiture, nous attendaient devant la maison et nous aidèrent à la reconnaître. C’était un petit bâtiment d’assez triste apparence, précédé d’un hangar à pilastres de briques, formant péristyle. De nombreuses lézardes en sillonnaient les murs et indiquaient la nécessité de les réparer. Derrière la maison s’étendait, entre quatre murs tapissés de mousse et couronnés de pariétaires, un petit jardin envahi par les mauvaises herbes. Le gardien placé dans la maison par le licencié nous ouvrit la porte.

– Vous êtes chez vous, me dit don Tadeo.

Nous entrâmes. L’intérieur de la maison était plus désolé encore que l’extérieur. Les plafonds s’effondraient, les marches disjointes des escaliers criaient tristement sous les pieds, et le jardin n’étalait guère qu’un ramassis de joubarbes, d’orties et de chardons, au milieu desquels s’élevaient quelques arbres fruitiers de mine fort chétive. À tout prendre cependant, cette bicoque délabrée, ces terrains incultes pouvaient équivaloir au montant de la somme qui m’était due, et cela me suffisait, d’autant plus qu’avec un débiteur de l’espèce du seigneur Peralta il ne fallait pas se montrer trop exigeant.

Après avoir visité le rez-de-chaussée et le jardin,