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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/181

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sieurs aventures[1] que je raconterai peut-être plus tard.

Au milieu de ces péripéties, j’atteignis sain et sauf, cependant, le terme de mon voyage ; j’entrai bientôt dans le territoire de la province de Vera-Cruz, et je fis halte à Jalapa, jolie petite ville, située dans une fertile et verdoyante vallée, qui mérite quelques traits de description.

Si nulle part au Mexique le soleil n’éclaire une végétation plus riche que dans la vallée de Jalapa, nulle part aussi l’influence d’une atmosphère pluvieuse ne se fait plus constamment sentir. Un dais de vapeurs grisâtres s’étend presque toujours depuis le sommet du Cofre de Perote jusqu’à l’extrémité opposée de l’horizon. Une pluie fine tombe de cette coupole humide, des flocons de brume roulent sur les toits des maisons, les rues sont désertes, et Jalapa expie cruellement, pendant la plus grande partie de l’année, les magnificences de son éternelle verdure ; mais à l’heure où le soleil a déchiré ce voile de nuages, quand le ciel marie de nouveau son limpide azur à la verdure des collines, Jalapa redevient la ville enchantée qu’un horizon lointain promet au voyageur. Ses rues escarpées, qui ont repris leur phy-

  1. Gabriel Ferry a consigné ces aventures dans un ouvrage actuellement sous presse, intitulé Un bandit Mexicain.