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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/34

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serne pour des cas semblables puis m’invitant poliment à descendre de cheval, l’alcade m’enjoignit de suivre à pied le brancard jusqu’au palais, où je me trouverais tout naturellement à deux pas de la prison. Je n’eus garde, on le pense bien, de céder sur-le-champ à cette invitation ; j’essayai de démontrer à l’alcade que le cas exceptionnel où je me trouvais n’autorisait nullement une pareille procession judiciaire. Malheureusement l’alcade était, comme presque tous ses pareils, doué d’une ténacité à toute épreuve, et à tous mes raisonnements il ne répondit qu’en insistant de plus belle sur le respect dû à la coutume. Je songeai alors à chercher parmi les assistants quelqu’un qui voulût bien me servir de caution, et tout naturellement mes regards se portèrent sur l’endroit où j’avais remarqué le cavalier agenouillé qui, à la première vue, m’avait inspiré un si profond intérêt mais le cavalier avait disparu. Allais-je donc être forcé de me soumettre à l’odieuse formalité exigée par l’alcade ? C’est à ce moment que le hasard m’envoya le second auxiliaire dont j’ai parlé. Le nouveau personnage qui vint s’interposer entre l’alcade et moi était très-majestueusement drapé d’un manteau de drap de Queretaro, couleur olive, dont un pan relevé cachait presque entièrement sa figure. À travers les nombreuses déchirures du manteau, on pouvait apercevoir une