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Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/144

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levés, implorait la pitié du ciel pour le fils de sa sœur. Mais les énormes méfaits de celui-ci revenaient de nouveau lui serrer le cœur et troubler sa tête ; et alors il s’établissait-dans lui un monologue réfléchi. La poitrine encadrée dans les bras, il se posait en champion devant le coupable : — Tu viens me ravir mon tombeau, à moi qui t’élevais enfant quand tu n’avais plus de père, assassin de la femme qui t’a nourri. Tu viens livrer au bourreau le reste de mes heures. À quel titre ? Parle. Ah ! c’est trop ! beaucoup trop pour mes cheveux blancs ! Sors de ma présence ! Va te glorifier ailleurs du parricide !

Tout à coup ce qu’il vient de dire l’épouvante lui-même ; Tour à tour assis ou levé, ses doigts crispés se détendent ; sa poitrine soulevée retombe ; ses membres raidis sont déliés par l’attendrissement : — Qu’ai-je dit ? Moi, à mon lit de mort, le vouer aux horreurs du crime, lui dont l’enfance était le charme de mes yeux ? Oh ! non ; vous me le