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Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/154

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ai repoussés. Ce matin, elle prédisait la journée, recevait de moi son obole, et c’est tout. Celui qui n’est plus semblait seul parmi nous savoir son histoire. — Il n’a pas emporté son secret ; cette femme, monsieur, la voilà, dit le commissaire, en montrant le tableau, cette femme m’avait donné son lait !… Je vous en conjure, hâtez-vous, s’il en est temps encore, ordonnez à la mariée d’accueillir près d’elle la malheureuse ; j’ai l’or qu’il faut pour la fin de ses jours ; la mariée le trouvera à mon domicile de la rue Juiverie. Dieu ! il me semble que je suis couvert de plaies empoisonnées ; la haine encore me revient au cœur ; fuyez ! Je n’emporterai pas de tels adieux ; ce n’est pas mon glaive, mais celui de la Providence qui vous sépare des scélérats, et vous rejette au chemin de vos ancêtres. Je souffre de vos souffrances ; mon évasion peut vous être fatale ; les tyrans sont impitoyables, je leur livre ma vie, soyez à Dieu. — Par le sacrifice de vos jours, jamais ! fuyez,