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Page:Gagnier - Les Agents physiques dans la médecine industrielle, 1930.djvu/19

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DEUXIÈME PARTIE


Nous avons démontré, dans la première partie de ce travail, combien le physiothérapeute doit compter sur ses qualités personnelles et aussi sur l’appui généreux de son malade pour obtenir le rendement voulu dans les affections traitées par les agents physiques. Nous avons en plus insisté sur l’importance d’un bon diagnostic par un examen clinique attentif, non moins que par les ressources du laboratoire (séro-diagnostic, électro-diagnostic et radiodiagnostic, etc.), avant de procéder à la direction du traitement.

Dans la 2ème partie, nous allons tout simplement faire une courte étude sur certaines affections traumatiques qui sont les plus susceptibles de traitements physiques. Nous nous assignons ici un cadre assez restreint. Le domaine de la physiothérapie est tellement étendu que, pour le parcourir, il faudrait nécessairement empiéter sur le temps consacré aux autres travaux. En effet, dans la cure des accidents du travail, nous recourons souvent à une ou plusieurs applications de physiothérapie, nous souvenant que certains malades réagissent de façon différente, suivant la modalité électrique utilisée ou bien encore selon l’agent physique mis en opération. D’ailleurs, pour atteindre le but qu’on se propose chez le client qui souffre, par exemple, d’incapacité d’un membre, on est obligé d’avoir recours tantôt au bain chaud galvanique ou faradique, tantôt au bain d’eau courante sous forte pression, ou encore à la diathermie ou à la mécanothérapie sous diverses formes. Nous ne croyons pas à une parfaite rééducation d’un membre lésé sans exercices raisonnés et réguliers, sous l’œil du physiothérapeute, après le traitement électrique ordinaire ou hydrothérapique. Toute cette pratique s’impose si l’on veut mener à bonne fin un traitement. D’ailleurs, l’employeur a le droit de compter sur la valeur de nos services ; c’est justice puisqu’il paye pour une guérison promise ou tout au moins pour la diminution d’une incapacité chez son blessé ; il est raisonnable qu’il nous demande de mettre tout en œuvre dans notre travail de récupération.

Il ne faut pas d’ailleurs éterniser les traitements de physiothérapie qui, dans certains cas, peuvent devenir nuisibles au blessé. Lorsque la douleur a disparu, lorsque les réactions inflammatoires ont cessé, et que les mouvements articulaires sont assez faciles, le blessé trouve très souvent son compte dans la reprise hâtive de son travail habituel ou d’un travail moins sévère, plutôt que dans une immobilisation prolongée. J’irai même jusqu’à dire que les symptômes douloureux ne constituent point en bien des cas, un empêchement à la reprise du travail. C’est souvent mal servir la cause de l’accidenté