Page:Gandhi - La Jeune Inde.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
LA JEUNE INDE

sont le Swadeshi, l’Union Hindoue-Musulmane en insistant sur la question du Califat, l’hindoustani accepté comme lingua franca, et une réorganisation linguistique des provinces. Si je parvenais à entraîner les membres de cette Ligue, je ferais en sorte que la majeure partie du temps et de l’attention de la nation leur fût consacrée.

J’avoue franchement que les réformes ont une place tout à fait secondaire dans mon plan de réorganisation sociale. Je suis persuadé que si les sphères d’activité que j’ai choisies pouvaient absorber l’énergie nationale tout entière, les réformes désirées par les extrémistes les plus ardents viendraient d’elles-mêmes. Quant au Gouvernement indépendant, il est souhaitable que nous l’ayons au plus tôt. Personne plus que moi n’a le désir de hâter notre marche vers ce but. Et c’est justement parce que j’ai l’impression que l’on avancera plus rapidement vers un gouvernement indépendant, en développant les activités dont j’ai parlé, que je les maintiens au premier plan du programme national. Je ne considérerai pas la Ligue pour le Home Rule de l’Inde comme une organisation de parti. Je n’appartiens à aucun parti et ne veux appartenir à aucun. Je sais que, d’après la constitution de la Ligue celle-ci est tenue d’aider le Congrès, mais je ne considère pas plus le Congrès comme une organisation de parti que le Parlement Britannique, bien qu’il renferme tous les partis et que l’un ou l’autre y domine tour à tour. J’ose espérer que tous les partis seront attachés au Congrès, le considérant comme une organisation nationale, qui offre à tous le moyen de s’adresser à la nation, afin de pouvoir donner une forme à sa politique, et je voudrais es-