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publié à Cawnpur un ouvrage urdu d’un style coulant et agréable, contenant de bons-avis d’une utilité générale et exprimés de telle façon qu’ils peuvent être lus avec profit par tous les Indiens, à quelque religion qu’ils appartiennent[1].

Le docteur Buhler a trouvé en Cachemyre un manuscrit du poëme hindi de Chand intitulé Prithi-raj Raçau « Histoire de Prithi-raj ». J’espére que ce nouveau manuscrit, ajouté aux trois copies qu’on possédait déjà pour l’édition qu’on avait commencée dans la Bibliotheca indica de ce célèbre ouvrage (sans compter les deux exemplaires qui en existent à Londres et qu’on pourrait consulter pour les passages qui offrent des difficultés), déterminera la Société Asiatique de Calcutta à continuer l’impression si désirée par les indianistes de cet important ouvrage, tant sous le rapport historique que surtout sous le rapport philologique. Quant au Granth, qu’on a montré au Prince de Galles à Amritsar, c’est l’Adi granth « le Premier Livre (le Livre des Origines) », que le Dr. E. Trumpp s’occupe de traduire, ainsi que je l’ai annoncé auparavant, et dont 800 pages, précédées d’une Introduction, sont déjà imprimées par la maison Austin, d’Hertford.

Mr. J. Beames nous a révélé un poëte ou plutôt un barde hindi inconnu jusqu’ici aux Européens. Il écrivait, vers 1650, à Nurpur, l’ancienne Dhaméri, et ses poésies forment un volume petit in-4o de 105 pages… Elles n’offrent pas une histoire suivie, mais des chants ou des rapsodies, comme les nomme Mr. Beames, à la louange du raja Jagat Singh, et dans lesquels il est fait allusion aux événements historiques de l’époque, sans qu’ils soient néanmoins décrits. On y voit ainsi, ce que racontent d’ailleurs les auteurs musulmans, que Jagat Singh se révolta contre le Grand Mogol Schah

  1. Awadh Akhbâr du 19 novembre 1875.