— Tout, monsieur Charel, tout… je ne sais pas quoi, mais tout…
Odon entra dans le magasin.
— Charmant ! délicieux ! cria-t-il en voyant que Rose essuyait une larme. On en mangerait sur sa tartine, pour déjeuner.
Ni Charles, ni Rose, ne répondirent.
— Des commères qui brèe’nu, rin d’pareil po vos fé one maujon’ guée, murmura-t-il. C’est bon, v’là d’ja tot, dji mè r’vas… D’jenne a sopé !
Voyant que Rose continuait à rester impassible, il frappa du poing sur le comptoir.
— Elles sont toutes les mêmes, cria-t-il, s’adressant à Charles et désignant Rose : un va-nu-pieds passe, entre dans le magasin pour voler les pauvres ; elle lui offre du porto ; moi, j’arrive pour faire respecter ma maison ; pour qui croyez-vous qu’elle va prendre parti ? Pour son mari ? Non, pour le va-nu-pieds !
— Nous avons un tribunal, dit simplement Rose. Voilà la lettre du commissaire, il faut que tu passes au bureau.
Odon arracha le papier des mains de Rose ; il le lut et se promena à grands pas entre les deux comptoirs.
— Je n’irai pas, dit-il.
— Vous auriez tort, dit Charles.