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Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/20

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Charles visita le « quartier à louer » : une chambre à coucher donnant sur la cour ; une pièce, prenant jour sur la rue, qui pouvait servir de salle à manger ; une autre, propre à un bureau, et un cabinet de débarras, le tout d’aspect modeste, sans élégance. Au mur, çà et là, des petites horreurs (objets d’art chers à Mme Rollekechik) dont le jeune homme se promit in petto de se débarrasser. Mais les rideaux des fenêtres et du lit, comme les housses au crochet recouvrant les sièges, étaient d’une blancheur sans souillure ; le parquet ciré, d’une netteté remarquable : « on saurait manger par terre », dit avec quelque fierté Mme Rollekechik.

Charles arrêta l’appartement, remit à Flagothier sa carte de visite sur laquelle celui-ci lut, non sans quelque surprise : « le baron Charles Levé de Gastynes », paya un terme d’avance et annonça que, dans l’après-midi, il ferait porter ses malles et valises restées à l’hôtel.

Comme ils descendaient, à trois, l’escalier, il crut être agréable à Flagothier en lui demandant quels ingrédients entraient dans la sauce de ces rolles dont l’odeur aromatique, grasse et chaude, embuait la maison.

— Du brou de noix, n’est-ce pas ?

— Il y a un peu de tout, dit évasivement, à la volée, Rose.