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Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/219

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lesquels il s’entendait comme avec de vieux camarades — l’avaient surnommé entre eux : « Ratchitchi ». Dame ! c’est que, toujours à cause de ce vilain rhume, il avait continué de se ratatiner, lui, alors que presque tous, ils se félicitaient, eux, de constater, à la pesée du samedi, une augmentation de leur poids. Mais comme il allait regagner le temps perdu, maintenant, comme il allait vivre !

Il se leva sans vouloir d’aide et leur fit visiter l’établissement : ils parcoururent les couloirs dont les murailles nues, froides et blanches étaient aveuglantes de clarté ; il leur montra les chambres proprettes aux fenêtres perpétuellement ouvertes, les balcons de cure aux sièges ingénieux, le réfectoire où, malheureusement, il ne pénétrait pas tous les jours, son estomac restant obstinément fermé quand les microbes avaient par trop « aboyé » la nuit ; la salle de billard où, bientôt, il ferait ses trente points tout comme un autre, le laboratoire pour l’analyse des crachats, les cages où meurent les cobayes et les rats auxquels on a inoculé les germes mortels…

Il poussa pour eux aussi la porte de la chapelle où, chaque matin, l’aumônier disait la messe pour la petite colonie.

— C’est vrai que c’est tout plein de « Bon Dieu » et de Saint-Joseph ici, remarqua Mme Cécile.