Aller au contenu

Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tard, tu sais. Moi j’irai reconduire Mme Cécile jusqu’au tram quand j’aurai remis les argenteries.

— Non, non, dit Mme Cécile, pas de tram ; j’aime mieux le chemin des cordonniers : ça fait digérer.

Ils se séparèrent. Flagothier résuma son impression en se frottant les mains :

— On s’a bin plait.

Mme Cécile ajouta, en s’essuyant les yeux :

— Rire, ça j’ai toulemême su faire, avec ce faquin.

Rose voulut s’apitoyer.

— Allez, c’est assez : plus vous moquer de lui, maintenant, supplia-t-elle ; il avait l’air si malheureux quand il est parti…

Mais brusquement, à ce rappel, malgré son âme bonne, elle fut ressaisie d’un rire qui partit en trait de fusée, — et elle se renversa sur sa chaise, la gorge gonflée et palpitante, parcourant toute la gamme des « ouie, ouie, ouie ». On eût dit de la joie vocalisée.