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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/120

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quitte à me retrouver en difficulté dans cinq minutes…

Quelle vie !

Après le dîner, on prit le café sur la pelouse, en face du perron. Valentine fit le service des tasses et des petits verres et j’admirai son adresse et sa bonne grâce, la paisible gaieté de ses propos à chacun. D’ailleurs, si elle avait fait autre chose, je l’aurais admirée de la même façon.

La nuit tomba ; Tante Lalie s’endormit dans son fauteuil après le départ des Arbuziaux…

Alors un désir me prit, si violent que je me sentis tout de suite incapable d’y résister : j’ai de ces impulsions, à certaines minutes, aussi impérieuses que le geste de rafler dans la main une mite qui volète.

— Valentine, lui dis-je, (le cœur me battait à grands coups dans la poitrine) voulez-vous que nous fassions un tour dans le parc ?

— Mais certainement, dit-elle, cela me fera plaisir de marcher un peu.

La lune bleuissait la cime des grands arbres ; la clarté était telle que l’ombre précise des branches se détachait sur les pelouses. Jamais je n’avais vu un clair de lune aussi admirable. L’arome des fleurs