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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/130

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tandis que la mère faisait la quête ; que Tante Lalie avait trouvé Valentine sous un pont, où ses parents l’avaient abandonnée ; une commerçante de la rue de la Couronne ajouta que, par bonheur, une chienne errante et qui venait de mettre bas, avait allaité l’enfant. Quant au commandant, il avait un fils naturel à Cuesmes, une maîtresse à Charleroi et une autre à Bruxelles ; s’il était revenu précipitamment du Congo, c’est pour échapper à une condamnation pour viol d’une négresse bangala ; tout le monde savait, d’autre part, que s’il s’était décidé à épouser cette enfant trouvée, c’est parce que Tante Lalie avait menacé de le déshériter. On ajoutait qu’il avait un cousin à Gosselies dont le beau-frère était déserteur — ce qui n’est vraiment pas très reluisant pour un commandant de chasseurs-éclaireurs. Enfin, ce n’était pas un mystère qu’il avait des varices, comme le président du tribunal, d’ailleurs, l’échevin des finances et la fille de la serveuse de la Main Bleue : il n’y a évidemment pas de déshonneur à ça, mais enfin, quand on se marie, on devrait penser à tout ; sans doute qu’il conserverait son caleçon… et allez-y et allez donc !

En somme, rien de grave, comme vous le voyez : le commandant Gédéon Gardedieu était sympathique et même populaire et on avait pour lui des égards.

Le brûlage de culottes fut mémorable : Myen