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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/143

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du P. Locardaire et de Defuisseaux, qui prend, dans les meetings, le titre d’anarchiste chrétien et pratique l’amour libre de façon à attrister la gendarmerie nationale.

Dès qu’on parle politique, c’est un assaut de propos désobligeants : un tel a beau être catholique, ça ne l’empêche pas d’avoir une haleine qui fait reculer, comme s’il avait mangé du chat avancé ; un autre qui se dit libéral, ferait beaucoup mieux de se laver les pieds ; un autre encore a eu un beau-père condamné pour vol à la tire ; ce ne sont que ragots, potins, intrigues, inventions déshonorantes, propos venimeux, poisons rares, morsures de mauvaises bêtes, toute la lyre de Belzébuth !

Moi, je ne vous le cache pas, je deviendrais volontiers quelque chose dans la politique ; mais à une condition, c’est de ne pas en faire. Libéraux et catholiques m’ont souvent dit que je pourrais jouer un rôle dans leurs associations et prendre la filière : conseil communal, conseil provincial, chambre des représentants… Non, non et non : je manque d’estomac ; j’ai le nez retroussé et tourné à la bienveillance. Calomnier mes adversaires me dégoûte ; être l’objet de leurs dénigrements me fait peur ; recourir, pour être nommé, à la platitude, à l’intrigue et à la corruption, ce n’est pas mon affaire.