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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/152

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mait comme si ça s’était passé la veille ; il faisait le geste de charger à la baïonnette et, comme il entamait l’air : « St-Georges avec sa lance !… » un gardien toussa fortement derrière nous pour nous rappeler où nous étions.

Une demi-heure après, nous nous promenions sur les quais de la Seine, en évoquant la Trouille et le Trouillon : Stranard aurait donné, à ce moment-là, le Pont-Neuf, le Louvre et Notre-Dame pour le déversoir d’Hyon, le Pont-Rouge et le Fish-Club. Nous nous attardâmes à parler des curoirs où nous accompagnions, enfants, les femmes qui faisaient la lessive et où nous courions après les papillons, entre les fossés pleins d’eau, ayant de l’herbe jusqu’au ventre, une herbe verte et fraîche piquée de fleurs de toutes les couleurs — et aussi, sur la chaussée d’Hyon, presque toujours déserte — de nos parties de « doite », la « brise », comme disent les Français ! Oui, c’est à la « doite », à notre vieille « doite » montoise qu’aboutissaient nos promenades dans les musées où les siècles ont entassé des œuvres d’art, sur ces quais dont les édifices sont chargés d’histoire…

Ô Mons…, Mons…, mon cher souci !…

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