Aller au contenu

Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du Miroir, en avant, marche ! » Ou, encore, pour faire un quart de conversion : « Par le flanc droit, suivez-moi ! »

Tout cela manque de prestige et de décorum, et blesse l’esprit de discipline qui est en moi.

À côté de quelques vieilles carcasses incapables de monter la rue d’Havré en courant, le corps des pompiers compte des éléments de choix : une bonne moitié des hommes sont lauréats des concours de gymnastique, les quatre plus jeunes pompiers ont même reçu l’épithète flatteuse de « voltigeurs du feu ».

Mais je ne sais quelle guigne s’attache à ce corps de volontaires. Tenez : pendant des années, les officiers ont vainement demandé à la Régence une échelle Porta, qui leur permît de combattre les incendies à l’étage. Il fallut recourir à une souscription publique. On acheta ainsi une échelle superbe, montée sur roues, s’allongeant de trois divisions et parvenant sans peine à la hauteur des toits. Les pompiers furent très fiers de cet engin : bien souvent, pendant que mes chasseurs manœuvraient à la plaine de Nimy, nous les voyions s’exercer : tout là-haut, au dernier échelon, le « voltigeur du feu » n’était plus qu’une grosse mouche. Les hommes ne parvinrent qu’après de