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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/95

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— Mon commandant ?

— Qu’est-ce qui vous manque ?

Il me regarde avec des yeux ronds :

— Il ne me manque rien… Merci bien, mon commandant… Vous voyez bien que j’ai mon sac, mon commandant ?

— Je ne vous parle pas de votre sac !

— Qu’est-ce qui me manque, alors, cette fois-ci, mon commandant ?

— Votre fusil, nom de Dieu !

Il regarda la paume de ses mains vides.

— Ça ne fait rien, mon commandant, je vais le chercher.

— Et vous croyez que nous allons vous attendre ?

— Alors, mon commandant, partez sans moi, je vous rattraperai avec le tram…

Et il s’est éloigné de son même pas tranquille.

Je me demande s’il ne s’est pas f… de moi.

***

Tout va de travers, tout…

Je ne suis pas superstitieux, mais il y a autour de nous, autour de Mons, je ne sais quels inquiétants présages… Ainsi, tenez : hier dimanche, à la Croix-place, tandis que les Ouvriers Montois chantaient sur le kiosque, avec beaucoup d’expression,