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Page:Gaskell - Les Amoureux de Sylvia.djvu/2

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PREMIÈRE PARTIE.

I

MONKSHAVEN.

Monkshaven, — qu’il vous faudrait chercher sur la côte nord-est d’Angleterre, au bord de la Dee, justement à l’endroit où cette rivière tombe dans l’Océan germanique, — compte aujourd’hui quinze mille habitants, mais n’en avait pas la moitié à la fin du dernier siècle, époque où se passèrent les événements que nous allons raconter.

Tout autour, dans un rayon de plusieurs milles, s’étendent ces grands espaces plats et humides qu’on appelle moorlands, interrompus çà et là par quelques hauteurs couvertes de rouges bruyères. Du haut de ces cimes qui dominent la mer, s’écoulent des torrents qui, — se creusant avec le temps un chemin plus ou moins large, — ont peu à peu formé des espèces de vallons plus ou moins étroits, au fond desquels s’abrite une végéta-