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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/105

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dans cet instant passager, si elle avait pu étrangler la personne qui avait entraîné son fils (Nancy était plus âgée que M. Rochdale et n’était pas sotte), je crois que madame Rochdale l’aurait fait.

L’instant d’après, elle n’aurait rien fait de pareil, elle n’aurait rien fait que ce que pouvait faire une chrétienne au noble cœur.

Elle se leva en disant tranquillement : — Cette jeune personne ne peut pas venir ici, Marthe. Amenez-la… voyons… faites-la entrer dans le salon.

En ouvrant la porte, un moment après, nous vîmes madame Rochdale assise sur l’un des canapés de velours sous la lumière du lustre.

Je ne suppose pas que Nancy Hine se fût jamais trouvée de sa vie dans une pièce aussi élégante et aussi éclairée. Elle semblait étourdie et émerveillée, et, faisant humblement la révérence, elle restait à sa place, les bras enveloppés dans son châle, regardant vaguement autour d’elle.

Madame Rochdale prit la parole : — Vous vous appelez Nancy Hine, je crois ?

— Oui, madame… c’est-à-dire… oui, madame, je m’appelle Nancy.

Elle fit un pas en avant et leva les yeux plus hardiment sur le canapé. Par ce fait, elles se re-