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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/140

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profondément et complètement satisfaite. Elle sera heureuse, ma pauvre Célandine.

Et je crois en effet qu’elle a toujours été heureuse.

Lorsque madame Rochdale revint du mariage, elle m’envoya chercher un matin.

— Marthe, me dit-elle, et un sourire effleurant ses lèvres me rappela notre dame du château dans sa jeunesse : je vais étonner le village, j’ai l’intention de donner un dîner. Voulez-vous faire les invitations ?

Elles étaient adressées, sans exception, aux meilleures familles de nos environs. Littéralement aux meilleures, aux plus estimables, à des gens comme madame Rochdale elle-même, pour qui la position était un simple vêtement dont ils se servaient ou non, sans jamais cacher les personnes elles-mêmes, l’humanité commune que nous devons tous à notre père Adam et à notre mère Ève. Des gens qui n’avaient point de raison pour s’accrocher au rang qu’ils devaient à leur naissance, aux égards qui leur revenaient de droit, et dont le noble sang se montrait par la noblesse de leurs manières et de leurs actions. Voilà la vraie aristocratie, et elle n’est pas rare dans notre pays.

Thorpe tout entier était sur le qui-vive au sujet