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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/186

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roman, si vous voulez, qui se trouve dans la nature, est resserré dans un étroit espace de temps et de pensées, qu’on est tous les jours obligé de le renfermer et de le mettre sous clef, pour ainsi dire, son énergie devient quelque chose d’étonnant, et dans les courts instants qu’on lui accorde, il semble qu’il devienne le maître et le moteur de l’être tout entier.

Il me semblait avoir vécu un an dans le court voyage en chemin de fer entre Liverpool et Lythwaite-Hall.

Ma mère était charmée de me revoir. Bien des choses l’avaient fatiguée, dit-elle ; mais ce n’était pas rare. Pauvre femme ! Tout la fatiguait.

— Jeanne ne pouvait-elle pas l’aider ? demandai-je.

Oh ! non ! elle ne voulait rien dire à la pauvre enfant.

— Ma mère, qu’y a-t-il donc ?

Au même instant dans la demi-obscurité du jardin, j’avais entendu le rire de Jeanne, et j’avais vu deux personnes qui suivaient lentement son allée favorite, notre allée favorite.

— N’y allez pas, Marc, je vous en prie ; ce n’est pas Charles, c’est lord Erlistoun.

— Il n’est pas encore parti ?

— Non, et il n’a pas l’air d’en avoir l’intention.