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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/211

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d’une certaine agitation, visible, malgré ses efforts, dans ses manières, dans ses pensées et dans les projets qu’il épanchait ainsi dans le sein d’un confident involontaire et peu sympathique, je ne pouvais m’empêcher d’avoir pitié de lord Erlistoun.

En se levant pour prendre congé, il dit tout à coup.

— Vous retournez chez vous ce soir ; pourrais-je vous charger de ceci ?

Deux lettres, adressées l’une à ma mère, l’autre à miss Dowglas. Il remarqua probablement ma surprise, car il ajouta :

— Vous voyez qu’elles sont de lady Erlistoun. Elle tient à ce qu’elles arrivent ce soir, et, je crois, j’ai des raisons de croire que votre poste à Lythwaite, est un peu irrégulière. Puis-je vous demander cette faveur au nom de ma mère ?

Il prononçait toujours le mot de faveur avec un peu de hauteur, et cependant, ce soir-là, il y avait chez lui une certaine hésitation modeste.

— Je ne savais pas que la poste de Lythwaite fût si mal servie ; mais je remettrai ces lettres sans faute.

— Merci. Et vous revenez lundi ?

— Je ne peux vraiment pas le dire, lord Erlistoun.

Tout le long du chemin, les lettres me faisaient