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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/231

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pour elle-même et pour ceux qui étaient avec elle, un respect constant et instinctif.

Que personne ne fasse tort à la vérité en mettant sa puissance en doute. Dans la folle lutte entre les patriciens et les plébéiens, ce sont nos plumes d’emprunt qui nous font mépriser, parce que tout emprunt est méprisable. Si nous gardons notre honnête plumage, nous serons respectés et respectables. Je n’ai jamais entendu un mot ironique, je n’ai jamais aperçu un sourire dérobé au sujet de cette pauvre miss Dowglas ou de ces riches Browne.

Voilà un côté de la question, j’en remarquai un autre.

Quelque splendide que fût cette manière de vivre, qui semblait n’avoir, comme celle des Athéniens d’autrefois, point d’autre but que de dire ou d’apprendre quelque chose de nouveau, elle me semblait triste et étrange, non pour les jeunes gens, chez lesquels la faculté de jouir est si vive que raisonnablement il leur est permis d’en user, mais pour les années qui suivent la jeunesse. Je ne parle pas ici du triste revers de la médaille d’une semblable vie ; je parle seulement de son éclat ; il semble qu’on vive dans une maison de verre, sans un seul recoin abrité, et qu’on soit balancé de vague en vague sur une mer étincelante de soleil, sans repos, sans un port où jeter l’ancre.