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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/242

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pulaire de 1851. Mais comme il était beau, merveilleux, quand on sortait de la poussière de Londres et qu’on entrait dans cette grande nef avec ses arbres captifs, verts et immobiles, ses rangées de statues, sa fontaine de cristal ! Quel spectacle enchanté ! Et puis en s’avançant, on entendait le murmure infini de la foule qui ne vous quittait plus, cette foule curieuse, émouvante, infiniment humaine, dont la masse donnait le sentiment de la solitude, tandis que son murmure incessant et confus donnait le sentiment du silence !

J’aimais à me laisser porter en avant par cette mer vivante, ou bien à la contempler d’une des galeries du bout, et à suivre chacun de ces atomes portant un fardeau personnel et inconnu de plaisir et de souffrance. J’aimais à sentir, par l’émotion qu’ils me causaient, que chacun d’eux était mon frère ou ma sœur, noble ou non, riche ou pauvre, savant ou ignorant, pécheur ou innocent, toujours mon frère ou ma sœur, et en cette qualité digne de tout mon intérêt, puisque aucun d’eux ne devait être oublié devant Dieu.

Parfois aussi, quand le grand orgue commençait à retentir, je cherchais à résoudre bien des problèmes compliqués sur moi-même et les autres, en pensant à eux, non comme ils étaient alors,