Aller au contenu

Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je suis sûr que ma cousine a son parti pris, et qu’au bout du compte c’est ce qui vaudra le mieux pour tous deux.

— Et de quel droit ?… Mais j’oubliais que je vous avais demandé votre avis. Maintenant que vous l’avez donné, voulez-vous me faire encore la grâce de m’accompagner à Pleasant-Row ?

L’état d’esprit du jeune homme était si clair, qu’en qualité d’unique parent et ami de Jeanne je résolus de l’accompagner. À peine échangeâmes-nous un mot jusqu’à ce que nous fussions en sa présence.

Lord Erlistoun s’avança d’un air hautain.

— Miss Dowglas, j’ose me présenter par suite d’une lettre que j’ai reçue… (mais en la voyant, le courage lui manqua). Jeanne, qu’est-ce que cela veut dire ? En quoi vous ai-je offensée ?

— En rien.

— Alors, expliquez-vous. Il me faut une explication.

En voyant sa violence, Jeanne devint pâle comme le marbre ; mais cette fois encore elle se contint, par un sentiment supérieur à cet orgueil permis dont parlent les femmes, par le même sentiment qui, dès le début de la passion de lord Erlistoun, l’avait toujours amenée à penser d’abord à lui et à son bien.