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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/63

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son regard ferme, serein, tranquille, vint retrouver celui de Guillaume.

— Votre sœur était tout près de la maison, elle s’est approchée en m’entendant parler au médecin. Elle dort maintenant et votre mère la garde. Je tenais à vous dire tout cela moi-même. Voulez-vous voir votre mère ?

— Non, dit-il, j’aime mieux vous voir seule. Ma mère m’a dit qu’elle vous avait tout raconté.

Et, dans sa honte, il baissait les yeux.

Mais Suzanne, dans sa pureté sainte, ne baissait pas les yeux.

— Oui, je sais tout, dit-elle, excepté ce qu’elle a souffert. Pensez à cela !

Il répondit à voix basse d’un ton sévère :

— Elle avait tout mérité, jusqu’au dernier iota.

— Aux yeux de Dieu, peut-être. C’est Lui qui juge, ce n’est pas nous. Oh ! s’écria-t-elle avec un élan subit, Guillaume Leigh, j’avais si bonne opinion de vous, n’allez pas me faire croire que vous êtes dur et cruel. La vertu n’est pas de la vertu si elle n’est pas accompagnée de douceur et de miséricorde. Voilà votre mère qui avait presque le cœur brisé et qui se réjouit maintenant parce qu’elle a retrouvé son enfant ; pensez à votre mère.

— Je pense à elle, répondit-il. Je me souviens