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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/67

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— Où l’a-t-on mise ? demanda-t-elle.

— Elle est en bas. Elle a l’air si tranquille, si heureux.

— Savait-elle parler ? Ô mon Dieu, si j’avais seulement pu entendre sa petite voix ! J’en rêvais, ma mère. Pourrai-je la revoir encore une fois ? Ô ma mère, si je me donne bien de la peine, si Dieu est très miséricordieux, et que j’aille au ciel, je ne la reconnaîtrai pas, je ne reconnaîtrai pas mon enfant, elle m’évitera comme une étrangère, elle cherchera Suzanne Palmer et toi ! oh ! quel malheur ! quel malheur !

Elle tremblait dans son extrême angoisse. Tout en parlant, elle avait découvert son visage, et elle cherchait à lire dans les yeux de madame Leigh ce qu’elle pensait. Lorsqu’elle vit ces yeux fatigués remplis de larmes, qu’elle aperçut les lèvres tremblantes, elle jeta ses bras autour du cou de sa mère, et pleura comme cela lui était arrivé souvent dans ses chagrins d’enfant ; mais cette fois, la douleur était plus amère et plus profonde.

Sa mère la serra sur son sein, la consolant comme un enfant, et elle reprit un peu de calme.

Elles restèrent ainsi de longues heures. Enfin, Suzanne Palmer monta avec une tasse de thé pour madame Leigh. Elle regarda la mère donner à manger à sa fille, qui résistait, l’encourageant par mille