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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/81

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Le soir (c’était le moment de l’année où on commence à s’apercevoir de la soirée), en passant près de la porte du salon, j’avais entendu notre jeune maître qui parlait à mademoiselle Childe des « primevères dans les bois » ; ce soir-là j’aidais madame Rochdale à sa toilette. Elle était debout devant sa fenêtre. C’était après le dîner ; elle était remontée chez elle pour se reposer.

— Voyez, Marthe.

Elle me montrait la terrasse qui conduisait à l’étang. Les deux jeunes gens se promenaient lentement, lui, ne la quittant pas du regard, elle, les yeux baissés, baissés jusqu’à terre ; mais son bras s’appuyait sur celui de M. Rochdale avec une sérénité et une confiance qui disaient assez qu’elle se sentait le droit de s’y appuyer toute sa vie.

— C’est donc vrai, madame Rochdale ?

— Oui, Marthe. Que dites-vous de mes enfants ?

Quelques larmes lui vinrent aux yeux : ses lèvres tremblèrent légèrement ; mais elle les regardait et souriait toujours.

— Êtes-vous satisfaite, madame ?

— Tout à fait. C’est ce qu’il peut arriver de plus heureux au monde… pour lui. Ils se marieront à Noël.

— Et vous…