Aller au contenu

Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 2.djvu/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pleines mains, et qui, lorsqu’ils sont dénoués, lui vont jusqu’au jarret ; des dents si pures, si bien faites, si bien rangées, qu’elles forceraient la douleur à éclater de rire pour les montrer ; une main fluette et potelée à la fois, un pied à chausser la pantoufle de Cendrillon, et vous aurez un ensemble d’un régal assez exquis. Éliante, dans toute sa mignonne perfection, n’a de grand que les yeux. Le principal charme d’Éliante consiste dans une grâce extrême et une manière de porter les choses les plus simples. La grande toilette de cour lui va bien ; mais le négligé lui sied davantage. Quelques indiscrets prétendent qu’elle est encore mieux sous le linge. Cette opinion nous paraît ne pas manquer de probabilité.



CHAPITRE IV

POMPADOUR


Éliante est appuyée sur son coude, qui s’enfonce à moitié dans un oreiller de la plus fine toile de Hollande, garnie de point d’Angleterre. Elle rêve aux perfections de l’inimaginable Fanfreluche ; elle soupire en pensant au bonheur de la marquise ; Éliante donnerait volontiers trois